Anmarie Léon
Anmarie Léon veut saisir les émotions, forcément fugaces, sur le visage de l’Homme. Elle s’y attache, depuis que le métro parisien lui a montré la diversité des traits. En sculptant, elle interroge ces reflets de l’humanité.
Elle aime la rugosité de la terre « chamottée », c’est la promesse d’une force supplémentaire donnée à ses visages. Ses « tronches », elle les aime, certaines plus que d’autres. Entre eux se crée « une vraie relation ».
C’est une fresque qu’elle compose, des « arbres de vie » ou des chaînes humaines. Chaque soir, elle travaille la terre et le grès. Elle aime « ne pas maîtriser ce qui sortira de ses mains ». Ce sont des envies et des coups de cœur. À la sortie du four, la patine à l’acrylique réveille encore les visages. Naissent alors Fernande, Marcel ou Raoul, des anonymes familiers.
Dans l’atelier-galerie d’Anmarie, un certain Gainsbourg côtoie une Marie-Antoinette, un poisson punk ou encore des députés, inspirés « sans prétention aucune » des caricatures d’Honoré Daumier.